L’OMT tire la sonnette d’alarme quant aux retombées des restrictions de voyage en place et de la fermeture des frontières à l’échelle mondiale, appelant à l’assouplissement et la levée desdites mesures pour sauver le secteur et prévenir le chômage et l’appauvrissement de millions de personnes à travers le monde.
Le secteur touristique n’a, probablement, jamais été aussi sinistré, surtout que l’on parle, non pas d’un secteur relatif à un pays ou encore à une région, en particulier, mais du secteur de par sa portée mondiale. La déclaration, par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) de la pandémie mondiale du Covid-19 et de la gravité qu’elle puisse engendrer sur la santé publique mondiale, a nécessité la prise, par les gouvernements, de mesures de protection extrêmes, allant jusqu’au confinement des personnes, à la fermeture — temporaire certes, mais indéterminée — des institutions et à la suspension des activités vitales et autres, stratégiques car socioéconomiques et énergétiques.
Le tourisme s’inscrit, par définition, dans le principe-droit de la mobilité des personnes ; un principe-droit qui succombe face à la primauté de la vie humaine. Ce secteur qui représente, pourtant, un pilier socioéconomique incontournable à la majorité des pays se trouve, du jour au lendemain, « paralysé », relégué au dernier plan en comparaison avec la protection des vies humaines. Une situation chaotique qui a poussé l’Organisation mondiale du tourisme ( OMT ) à tirer la sonnette d’alarme.
Mesures de précaution
En effet, et d’après sa publication en date du 11 avril 2020, la totalité des destinations touristiques mondiales, lesquelles n’en comptent pas moins de 217, ont instauré des restrictions sur les voyages en place. 25% d’entre elles ont opté pour cette décision depuis trois mois et 40%, depuis un mois. Ces mesures de précaution impactent négativement le secteur touristique, entravant ainsi à toutes ses finalités de plaisance, soient-elles ou de business. Pis encore, 72% desdites destinations ont, carrément, fermé leurs frontières aux visiteurs !
Ce constat anticipe sur une saison touristique des plus redoutables, surtout pour les pays en voie de développement et dont le tourisme garantit, d’accoutumée, une bonne partie des recettes de l’Etat. Selon les données récentes de l’OMT, la fermeture des frontières et la suspension des activités touristiques concernent 83% des destinations européennes, 80% des destinations des deux Amériques ( les USA et l’Amérique Latine ), 70% des destinations asiatiques, 62% des destinations du Moyen-Orient et 57% des destinations africaines.
Des décisions drastiques, amplement justifiées, certes, mais vues d’un autre angle, risqueraient d’avoir des retombées désastreuses sur les revenus de millions de personnes à travers le monde. D’ailleurs, le spectre de l’appauvrissement d’innombrables personnes, devenues inactives à cause de la pandémie, n’est point à écarter tant que la pandémie n’a pas été mise à terme…
Jusqu’à quand ?
M. Zurab Pololikashvili, secrétaire général de l’OMT, a signifié son angoisse quant à la durabilité inquiétante — car indéterminée dans le temps — desdites restrictions, ce qui place le tourisme mondial en haut de la liste des secteurs stratégiques sinistrés par ce fléau. « L’OMT appelle les gouvernements à travailler ensemble pour coordonner l’assouplissement et la levée des restrictions d’une manière opportune et responsable », a-t-il indiqué. Il a ajouté : « Ouvrir à nouveau le monde au tourisme permettra de sauver des emplois, de protéger les moyens de subsistance et de permettre à notre secteur de reprendre son rôle de moteur vital du développement durable ».
Il est vrai que la Tunisie a su, tout de même, maîtriser la situation en minimisant le nombre des personnes affectées par le virus. Cela dit, le challenge de la saison touristique demeure, jusque-là, épineux. Et au moment où nous nous apprêtons, non sans beaucoup de précautions, à reprendre peu à peu, un rythme d’activité ô combien prudent, il conviendrait, aussi, de réfléchir sur les mesures à prendre pour entamer la saison touristique par excellence en misant aussi bien sur les tests de dépistages des éventuels visiteurs que sur les règles d’hygiène spécifiques antivirales. Une dure épreuve qui imposerait courage et vigilance, maîtrise de la situation pandémique et survie du secteur touristique.